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Monsieur Bébé n'est pas pressé
1 décembre 2014

Ma rencontre avec Dr Connard

Je vous l'ai dit, mes deux petits jours d'hôpital se sont déroulés dans une atmosphère la meilleure possible en grande partie grâce aux qualités humaines du personnel rencontré.

Eh bien deux jours plus tard je mesurais encore mieux la qualité de ces personnes, c'est le jour où j'ai rencontré Dr Connard.

Le jour où je suis rentrée à la maison, j'ai commencé à avoir des maux de tête. Il se trouve que lors de mon entretien de la semaine précédente avec un anesthésiste, il m'avait parlé des éventuels effets secondaires de la péridurale et des risques de blesser la dure-mère (je vous épargne un cours complet de biologie, ok?) lors de l'opération. Une telle blessure peut entrainer des pertes de liquide céphalo-rachidien (merde, suis entrain de donner un cours de biologie) et les différences de pression engendrées provoquent des maux de tête. Maux de tête qui en principe disparaissent instantanément en position couchée. Or, il se trouve que mes maux de tête assez violents en fin de journée disparaissaient complètement à la seconde où je m'étendais sur mon canapé (avec une bonne excuse pour ne pas faire la vaisselle :-)))). J'ai donc rappelé l'hôpital et on m'a conseillé de revenir pour avoir un entretien avec un anesthésiste. Après deux heures de salle d'attente donc, je me retrouve en tête à tête avec Dr Connard. Mais il est bien déguisé, avec des jolis habits verts, un joli chapeau vert et son joli stéthoscope autour du cou toussa toussa, je ne me doute de rien donc. Je lui expose mes symptômes. Il me demande comment va le moral. Je lui réponds qu'au vu des circonstances il va très bien mon moral. Je vois qu'il commence à tiquer, je crois que ça le gonfle déjà un peu une nana qui se sent bien trois jours après son IMG. Il me demande quand je reprends le boulot. Lundi que je lui réponds. Et là, ça y est, il en est certain, cette nana est dans le déni total et refuse de prendre du temps pour pleurer, il va arranger ça. Il a l'air tellement sceptique lorsque je lui annonce que je reprends le travail que, comme une conne, je me crois obligée de me justifier: j'adore mon boulot, ça fait un mois que je suis arrêtée et j'en ai marre, je ne me vois pas emmener mes filles à la crèche pour rentrer à la maison et tourner en rond, et patati, et patata. Je suis une grosse patate et je m'enfonce. C'est idiot, je crois que je vais me mettre à pleurer.

Et là, il incline la tête sur le côté, et il me dit "vous savez, votre mal de tête, il a plusieurs origines". Le voile est levé, tout s'éclaire, il me prend pour une pauvre nana assaillie de douleurs psychosomatiques. J'étais venue consulter un anesthésiste pour des symptômes typiques d'une complication suite à une péridurale, je me retrouve en face d'un pauvre type qui s'improvise psychologue du dimanche.

En principe j'ai plutôt la répartie facile, mais je suis une patiente, il est médecin, et quand on est en consultation, on est en position de faiblesse, on se dévoile, on n'est pas là pour avoir de la répartie. Alors son attitude, le coup qu'il m'a asséné, c'était complètement déplacé, c'était déloyal. Bien sûr, sur le moment je ne m'en suis pas rendue compte, mais dès que je me suis retrouvée sur le trottoir avec mon ordonnance pour des antalgiques et des anti-inflammatoires, j'ai réalisé l'énormité de cette consultation.

Depuis que je suis sortie de l'hôpital, dans ma tête je vais bien. Et depuis que je suis sortie, je me demande si c'est une illusion, si je me raconte des histoires. Je guette le coup de blues, je me prépare à la crise de larme qui vient sans prévenir. Mais rien de tout ça. Alors finalement j'ai envie de croire que ça va, que j'ai suffisamment bien vécu les événements pour les digérer, que finalement je suis forte, que le fait de regarder mes filles va me suffire à surmonter ça sans que ça ne soit plus difficile.

En bref, je suis fière de moi, je trouve que je me bats bien et que je me relève, je ne me laisse pas abattre, et voilà qu'un Dr Connard vient me barrer la route avec la ferme intention malsaine de m'enfoncer le nez dans mon caca. C'est carrément de la malveillance. Dr Connard je te déteste.

Euh, vous voulez que j'ajoute encore qu'au cours de l'entretien, quand j'ai mentionné que je travaillais dans l'enseignement, il a cru bon d'ajouter que les enseignants bossaient 30 heures par semaine et lui 100? Nan, j'ajoute rien.

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Commentaires
L
bien entendu un prof ne prépare pas ses cours et ne corrige pas de copie... un docteur quand il rentre chez lui il pose sa blouse et basta, quand j'ai enseigné je passais plus de temps en préparation et correction qu'en heure de cours, au bout du compte ça fait des semaines chargées ! il se prend pour qui !!!! je n'étais pas venue sur le blog depuis fort longtemps... je pense bien fort à toi des bises
P
Ah ben t'as eu la même chose que moi avec la péridurale. Fait chier que le Dr Connard n'ai pas pris au sérieux ton mal de crâne. Sinon, le café c'est salutaire pour ce type de mal de crâne post péridurale. <br /> <br /> Et puis sinon chacune réagit comme elle peut face à cette douleur. Tu choisis de reprendre le boulot le plus tôt possible pour ne pas remuer tout ça chez toi et je trouve ça très sain et salutaire. Biz
K
Ce Dr C....... est inexcusable. En même temps, dans les hôpitaux, les anesthésistes sont en général considérés comme très mauvais en communication (désolée si l'un deux lit ça... ).<br /> <br /> Il a rien compris et c'est bien dommage.
M
Je suis désolée que tu aies du subir cet entretien. On dirait qu'il n'a pas voulu être méchant, juste que lui même aurait été dévasté et qu'il s'est projeté sur toi, qu'il n'a pas voulu comprendre ta réaction différente de celle à laquelle il s'attendait, mais on ne réagit pas tous pareil et c'est plutôt bon signe que tu te sentes bien.<br /> <br /> <br /> <br /> J'espère que depuis tes maux de tête se sont fait la malle, et que tu as retrouvé le travail avec plaisir.
N
Un beau spécimen de connard ce docteur.... Et tu as le mérite d'aller de l'avant et de rester positive! Garde cette ligne de conduite salutaire et ne laisse pas ce pauvre naze te faire douter ! <br /> <br /> Bises
Monsieur Bébé n'est pas pressé
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